Quelques années après l’ouvrage de Guillaume PITRON “la guerre des métaux rares” paru en 2018, l’Agence Internationale de l’Energie et Eramet (l’un des derniers groupes miniers européens) alertent sur les besoins à venir en minerais liés à la transition écologique.
Dans son communiqué du 5 juillet 2021, le groupe Eramet alerte l’Europe. Selon son PDG Christel Bories, “L’Europe doit se donner les moyens d’organiser sa souveraineté en matière de métaux et minerais, dont la demande va aller croissant avec la transition énergétique” et de poursuivre qu’aujourd’hui “la Chine maîtrise un peu plus de 50% des mines de nickel, 40% des mines de lithium, 50% des mines de cobalt dans le monde. Et elle raffine les deux tiers de tous ces minerais au niveau mondial”. “D’autres pays, comme les États-Unis, réagissent. Donc il ne faut pas que l’Europe soit trop en retard”. Le groupe est aussi en partenariat avec Suez sur le recyclage de ces métaux, “Le grand avantage des métaux c’est qu’ils sont recyclables à l’infini. Encore faut-il avoir les technologies pour les récupérer et ne pas les dégrader, pour pouvoir les retransformer en métaux très purs pour les batteries”
De son côté l’AIE forte de ses 30 pays membres et 8 pays associés, fait une analyse très poussée des besoins en minerais d’ici 2040 dans ce recueil de 287 pages en anglais paru fin 2020 et dont voici quelques graphiques.
La voiture électrique nécessite donc 6 fois plus de ressources minérales que la voiture thermique et à énergie produite égale, une éolienne en mer nécessite 7 fois plus de minéraux qu’une centrale à charbon.
L’Europe disposant de très peu de ressources, il est donc primordial de dès aujourd’hui tout mettre en oeuvre pour pouvoir recycler nos éoliennes, batteries, etc… sans les entreposer sous terre comme ci-dessous dans ce cimetière à éoliennes. Et de développer des partenariats avec des pays producteurs. La Chine, qui a anticipé ce besoin, préfèrera vendre des produits finis plutôt que des ressources minérales, celles-ci pourraient voir leur prix grimper très vite.
D’ici 20 ans, selon le scénario intermédiaire, il faudra 42 fois plus de lithium, 25 fois plus de graphite, 21 fois plus de cobalt, 19 fois plus de nickel et 7 fois plus de terres rares qu’aujourd’hui !
Malgré ces alarmes venant autant d’un journaliste que d’un industriel ou d’un organisme international, la France et l’Europe n’infléchissent pas leur cap, un vote ce 14 juillet pourrait aboutir à l’interdiction de la production de véhicules thermiques en 2035 pour l’ensemble des pays européens au profit des voitures électriques sans laisser la moindre chance aux biocarburants. Mais qui paiera au final les factures électriques qui ne cesseront d’augmenter et qui fournira les ressources minérales trop peu présentes en Europe ?
Si vous souhaitez en savoir plus sur Guillaume PITRON, premier lanceur d’alerte sur ce sujet, vous pouvez l’écouter dans cet interview donné à la chaîne Thinkerview.