Interviewé par le journal La Provence, Patrick Pouyanné, PDG de TotalÉnergies, annonce avoir tiré la leçon de la polémique sur l’huile de palme qui ne sera désormais plus utilisée par la raffinerie de la Mède, pour autant le recours au colza n’est pas à l’ordre du jour.
La fin d’un long match
Dès 2015, la raffinerie de pétrole commençait sa conversion en bio-raffinerie, s’ensuivit un match de ping-pong entre gouvernement, écologistes, ONG environnementales, FNSEA, Conseil constitutionnel et finalement Conseil d’État : Les produits à base d’huile de palme ne peuvent bénéficier d’avantages fiscaux, ils sont exclus de la liste des biocarburants.
TotalÉnergies innove
Cette décision actée, beaucoup auraient pensé que la bio-raffinerie aurait eu recours aux esters d’huile de colza pour produire son gasoil à l’instar de ce que fait le groupe Avril avec son Oleo 100. Il n’en est rien, Patrick Pouyanné annonce sa volonté d’innover et de créer des biocarburants différents en ayant recours aussi bien à la filière des résidus (huile de cuisson usagée par exemple), qu’à la pyrolyse du bois ou qu’à l’hydrogène (voir notre article sur le NH3).
Concernant le colza, le PDG se dit “convaincu que faire du biocarburant à base d’huile végétale a maintenant moins d’avenir car on se heurte à la question de l’affectation des terres agricoles”.
Le projet MassHylia
Toujours à La Mède, un accord entre TotalÉnergies et Engie a été signé en début d’année, il vise à démarrer le plus gros site de production d’hydrogène vert de France à base d’électricité solaire. Une production de 5 tonnes d’hydrogène vert par jour alimentera la raffinerie pour produire ses biocarburants.
Au final, la décision du Conseil d’Etat de limiter le recours à l’huile de palme aura peut-être été un mal nécessaire puisqu’elle aura poussé TotalÉnergies à innover pour un monde toujours plus décarboné.