RE2020

Alors que les gouvernements successifs tirent à boulet rouge sur le fioul domestique depuis de nombreuses années. C’est au tour du gaz de payer la note avec sa disparition pure et simple des bâtiments neufs à partir de l’été 2021. Soit même avant les chaudières fioul qui ne disparaîtront qu’en 2022 pour la version la plus polluante du fioul domestique (sans esters d’huile de colza).

C’est en effet, l’obligation du décret fixant à 250 g CO2eq/kWh la limite d’émissions d’une chaudière neuve comme nous l’évoquions dans notre article comparant les émissions de CO2 par énergie de chauffage.

Pour en revenir à la RE2020, alors qu’installateurs, fabricants et même architectes sont montés au créneau, cette réglementation pourrait même entraîner les promoteurs les moins écolos à construire des logements chauffés avec des radiateurs électriques, un comble en 2021 !

Si l’on s’en réfère à la présentation du gouvernement, le but principal de la RE2020 est de réduire les émissions de CO2 des bâtiments neufs.

Qu’en est-il vraiment ? Le chauffage électrique émet-il moins de CO2 que le gaz ? Si l’on consulte la base carbone de l’ADEME, l’électricité en utilisation chauffage émet 178 g CO2eq/kWh alors que le gaz de réseau émet 204 g CO2eq/kWh cela semble aller dans le sens du gouvernement.

Cependant, si l’on creuse un peu les données de l’ADEME, on s’aperçoit que les chiffres de l’électricité sont donnés avec une marge d’erreur de 30 % là où ceux du gaz sont donnés avec une marge de 5 %. Dans le pire des cas, on arrive pour l’électricité à 178 + 30% = 231,4 g CO2eq/kWh alors que pour le gaz on obtient 204 + 5 % = 214,2 g CO2eq/kWh dans ce cas, c’est l’électricité qui émet plus de CO2 que le gaz de réseau…